Mali : 49 Civils Tués lors d’une Attaque Violente
Bamako, 8 septembre 2023 (Lomé Actu) -Des militants islamistes ont mené une attaque contre un bateau fluvial dans le nord-est du Mali, provoquant la mort d’au moins 49 civils, selon le gouvernement intérimaire.
Cette attaque aurait également ciblé un camp de l’armée, entraînant la mort de 15 soldats, tandis qu’une cinquantaine de militants auraient été tués.
Le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours en mémoire des victimes de cette tragédie.
Ces violences témoignent de la montée de la menace islamiste dans la région, en dépit des affirmations de l’armée selon lesquelles les mercenaires russes du groupe Wagner sont en train de changer le cours de la campagne militaire.
La ville de Tombouctou, dans le nord du pays, est sous blocus depuis la fin du mois dernier, et plusieurs autres attaques contre des moyens de transport ont été signalées récemment.
L’attaque contre le bateau aurait eu lieu sur le fleuve Niger, reliant les villes de Gao et Mopti. Le fleuve joue un rôle essentiel dans le transport de la région, car il y a peu de routes de qualité et pas de chemin de fer.
Les assaillants ont également pris pour cible un camp militaire dans la région de Gao, dans le cercle de Bourem.
L’armée malienne a affirmé sur les médias sociaux que le bateau avait été attaqué par des « groupes terroristes armés » vers 11 heures GMT.
L’opérateur du bateau, Comanav, a déclaré à l’AFP que le bateau avait été visé par au moins trois roquettes visant ses moteurs.
Le bateau a été immobilisé sur le fleuve et l’armée est intervenue pour évacuer les passagers, selon un responsable de la Comanav, qui a requis l’anonymat.
Depuis 2020, le Mali est dirigé par une junte militaire, qui a pris le pouvoir à la suite de manifestations de grande ampleur contre le président de l’époque, Ibrahim Boubacar Keïta. Cette transition s’est produite dans un contexte de colère populaire liée à l’incertitude économique, à des élections contestées et à une insécurité persistante.
Néanmoins, les données suggèrent que le gouvernement militaire du Mali n’a pas fait de progrès significatifs dans sa lutte contre les groupes islamistes qui contrôlent certaines parties du pays.
Les autorités maliennes ont récemment ordonné le départ des troupes françaises et des forces de maintien de la paix de l’ONU du pays, tout en invitant des entrepreneurs russes à intervenir en leur lieu et place. Cette situation a suscité de vives préoccupations quant à la stabilité du Mali et de la région sahélienne dans son ensemble.
Le nord du Mali est devenu un bastion pour les groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique depuis 2012, avec des conséquences dévastatrices pour la sécurité régionale.